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M&DRIM

Actualités sur les médias et la démocratie en Mauritanie et en Afrique.

Parler des médias et de la démocratie à l’EPJT

Parler des médias et de la démocratie à l’EPJT

La dernière immersion des journalistes et étudiants engagés dans l’édition 2019 de la formation « Médias et démocratie » a été la conférence que l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT) a accueillie ce jeudi 26 septembre 2019 dans l’un de ses amphithéâtres. Elle reprenait, avec une légère variante de thème (Algérie puis l'Afrique), celle organisée mardi 24 septembre 2019, avec les étudiants de l'IJBA (Institut de journalisme de Bordeaux Aquitaine).

Il ne s’agissait pas, véritablement, d’une conférence de presse mais plutôt d’échanges entre journalistes et étudiants venant d’Algérie, de Mauritanie et de Tunisie avec leurs vis-à-vis de l’EPJT sur le thème « médias et démocratie en Afrique ». Une occasion pour les représentants de ces trois pays de parler de leurs expériences particulières de journalistes en activité ou "en devenir", mais également de les confronter, en fonction des interventions des étudiants de l’EPJT avec les « normes » en France.

Si la ressemblance entre ces trois pays d’Afrique est la quête - conquête ? - d’un modèle de démocratie « convenable », la différence se trouve être dans la manière où les médias essayent de s’adapter aux nouveaux contextes. En Algérie et en Tunisie, on savoure la liberté retrouvée, même si l’on ne parvient pas encore à en user de façon à faire avancer les choses dans le bon sens ; en Mauritanie, on abuse de cette liberté acquise sans grand effort. On crée le désordre avec des « journaux »…sans journalistes !

Cette situation insolite profite à un pouvoir qui applique une stratégie de containment basée sur la banalisation (dites ce que vous voulez, je fais ce que je veux) et, de manière plus pernicieuse, sur « l’étouffement » financier. Car, dès sa prise du pouvoir par le coup d’Etat contre Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, le président Aziz décrète qu’aucun journaliste ne sera plus mis en prison pour son opinion, mais, en même temps, il somme les administrations et les entreprises publiques de ne plus donner de publicités ou d’abonnements aux médias privés dont c’était le seul moyen de survie. Une pression très forte qui finira d’avoir raison de plusieurs journaux papier et obligent ceux qui tiennent à continuer l’aventure à opérer une transition, plus ou moins réussie, vers le net.

Alors si les journalistes algériens et tunisiens se battent pour arracher leurs droits et agir, positivement, pour l’instauration d’une démocratie véritable dans leurs pays, les médias mauritaniens, auxquels le pouvoir a lâché la bride, luttent pour leur survie, faisant des questions de déontologie une préoccupation non essentielle quand il s’agit, d’abord, de trouver le moyen de payer des charges fixes (loyer, internet, électricité) et de se dire que le reste peut attendre.

Sneiba

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